Antoine de la GARANDERIE a donné une description des gestes mentaux de compréhension et de réflexion. Il définit la compréhension de la façon suivante : « fruit d’un acte mental structuré par le projet d’évoquer, pour les comparer, des objets de perception, des concepts ( eux-mêmes représentés par des mots ou images symbolissues) jusqu’à ce qu’apparaissent à la conscience des intuitions d’identité, de différence, de relations causales etc ».
On on trouve ici les 3 éléments essentiels du geste mental de compréhension:
- l’évocation des données ( dans « «comprendre », il y a « prendre«, la compréhension à besoin du contenu perceptif pour s’activer).
-le projet de sens: on évoque pour créer des liens, des comparaisons)
- et les relations que l’on fait exister mentalement entre les différents objets qui ont été promus à la conscience et les données perceptives.
Pour certains apprenants, ces évoqués de compréhension seront de nature visuelle, pour d’autres de nature auditive. D’autres enfin, utiliseront des évoqués visuels et auditifs mais selon les individu, ces évoqués s’installeront dans un ordre ou dans un autre.
Certains apprenants confrontent, pour bâtir des jugements de comparaison, des évoqués qui sont la simple reproduction ou répétition de l’objet perçu avec l’objet de perception lui-même. D’autres ont besoin de faire exister dans leur tête un objet différent de celui de la perception pour que naissent les intuitions de sens.
Certains, enfin, ont des structure de projet de sens de type applicatif (pour comprendre, je cherche à appliquer, à faire, à disposer du « comment »), d’autres développent des structures explicatives ( pour comprendre, je cherche le « pourquoi », la raison d’être de cette donnée).
Dans la structure mentale de réflexion, on retrouve celle de la compréhension. Qu’apporte-t-ellle de plus? Lorsqu’il y a réflexion, il y a convocation d’évoqués déterminés pour qu’ils soient confrontés à l’objet de perception. C’est à l’aide de ces évoqués spécifiques que s’élaboreront les jugements de comparaison d’où pourra sortir l’intuition de sens. Le geste mental de réflexion (ré-flexion) suppose donc:
1) un retour de la conscience à un modèle composé d’images mentales visuelles et/ou auditives: (ré)
2) une mise en relation, par la conscience, de ce modèle aux données perceptives actuelles posant problème : (-flexion)
La réflexion est donc constituée du projet d’utiliser des évoqués acquis que sont des règles, des formules, des connaissances qui permettront de donner sens aux questions posées et d’y apporter des réponses adaptées.